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Journal El Cabri's Journal: Le syndrome de l'Île de Ré & autres considérations sur l'ISF

Lu dans les Echos ou la Tribune, me souviens plus : une personnalité de la droite-de-loin-la-plus-conne-du-monde viens encore de réclamer le "plafonnement" de l'ISF en invoquant les contribuables qui paient plus de cet impôt que leur revenus, ainsi que les discours habituels sur la fuite des capitaux, etc. Ce faisant il a encore probablement contribué à une bonne baisse de popularité de son parti politique et du gouvernement que celui-ci soutient.

Les taux de l'ISF s'échelonnent entre 0,55% et 1,80%, avec bien sûr tout un tas de déductions, abattements et autres exonérations. Nul doute que la plupart de ceux qui se trouvent imposés "par accident" se trouvent d'autre part dans la tranche basse de 0,55%.

Examinons le "pire" des cas, celui de la tranche haute, correspondant aux patrimoines de plus de 15 millions d'euros. Qui, exactement est à la tête de ce genre d'actifs et n'est pas foutu d'en tirer plus de 1,8% par an ? Si il y a vraiment des gens dans ce cas, de toute façon ils sont inutiles à la société et ce n'est pas une grande perte s'ils se barrent. Ça ne peut contribuer que positivement à la productivité moyenne des travailleurs et des capitaux dans le pays. Année après année les statistiques montrent que la France est l'une des principales destinations des investissements internationaux : du capital productif arrive, que le capital improductif s'en aille. Traditionnellement, à tord ou à raison, le pays est perçu comme étant perclus de bas de laine, de lingots d'or cachés sous les matelas, d'immeubles parisiens prestigieux réduits à l'état de squats et d'entreprises non-compétitives. Il n'y a rien de mal à mettre un peu le feu au cul de ceux qui peuvent transformer des patrimoines dormants en investissements dans des entreprises innovantes, en constructions de logements neufs, en fondations privées d'utilité publique ou en patronnage culturel.

Quand au "syndrome de l'Île de Ré", c'est à dire les gens qui se retrouvent subitement assujettis à l'ISF du fait de l'appréciation de la valeur de leur résidence principale, avant de hurler à l'injustice, il faut faire remarquer que par example aux États-Unis, c'est-à-dire la meque de nos grands penseurs ultra-libéraux, l'impôts foncier est directement assis sur la valeur du bien, et ce contrairement à la France, où cet impôt calculé sur le "loyer équivalent", évolue beaucoup moins vite à taux constant que ne l'a fait le marché de l'immobilier au cours des années précédentes.

Donc grosso modo l'impôt foncier aux US a la même assiette que l'"ISF des pauvres" en France. La différence c'est que tout le monde le paye, pas besoin de loger dans un million d'euros. Et surtout, on paye plein pot indépendamment du prêt immobilier qui reste à payer, alors que dans le calcul de l'ISF les emprunts sont déduits, et donc que l'impôts ne concerne vraiment que ceux qui sont pleinement propriétaires.

Bien sûr il y a une différence de mentalités aussi : j'ai entendu parler ici aussi d'un "syndrome de l'Île de Ré", des agriculteurs dont les terres étaient récemment devenues constructibles sur le P.O.S. Mais les plaintes ne provenaient pas d'eux, mais de leur voisins qui voient le paysage champêtre sous leur fenêtre se transormer en subdivision. Les paysans concernés n'ont, selon ces voisins, pas assez de scrupules à encaisser les millions que valent leur terre et à aller prendre leur retraite au soleil.

"The four building blocks of the universe are fire, water, gravel and vinyl." -- Dave Barry

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